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LE
PATRIMOINE



VISITEZ NOTRE VILLAGE


     Notre village comptait 2362 habitants au dernier recensement de 2009. Il est délimité au nord par Montélimar, au sud par Donzère, à l'ouest par le Rhône et à l'est par Allan et Malataverne.

    Blotti au flanc des collines de Sainte Catherine et Montpensier, son nom apparaît vers 1200 et se trouve à l'époque lié à celui de Montpensier où les populations habitèrent en premier avant de redescendre par commodités de circulation au pied de la colline.

    En 1198, ce vieux bourg fortifié s'appelait Castrum Montsipencerie, en 1292, Castrum novum Montispenserie, puis Castrum de Raco en 1365, Chasteauneuf de Rac en 1579, Bourg-Le-Rhône en 1793, sous la révolution.

    Avant 1790, Châteauneuf était une communauté de l'élection et subdélégation et sénéchaussée de Montélimar, formant une paroisse du diocèse de Saint Paul 3 Châteaux. Les dimes appartenaient  à l'abbé d'Ainay en sa qualité de" prieur" du lieu.

    La seigneurie temporelle de Châteauneuf appartenait aux Evêques de Viviers, hauts Seigneurs de cette terre depuis 1206 et ils en acquirent en 1264 et 1295 le domaine utile de la famille de Châteauneuf.

    En 1790 Châteauneuf dépendait du canton de Donzère, puis la réorganisation de l'an 8 l'a fait entrer dans celui de Montélimar.

    Les textes sur la description des monuments sont extraits du livre écrit par Paulette et Max Boisson "Visitez mon village"


- Le château de la Grangette
- L'église Saint Nicolas
- Le monument aux morts
- La Fontaine Vieille
- La Posterle ou Poterne
- Les croix de mission
- Du 12 au 18 rue du Portail
- La porte Intérieure
- Le Portail de Donzère
- La maison des Seigneurs ou maison d'Arlandes
- La place du puits carré
- Les remparts
- La place Paillarés
- La rue Juiverie





LE CHÂTEAU DE LA GRANGETTE

    Le château de la Grangette a été tout d'abord une propriété du comte Pierre Rivière de la Mure, capitaine de vaisseau, il possédait des maisons à Montélimar et à Paris mais seulement des terrains à Châteauneuf, alors que ses frères possédaient l'un Combeaumont, l'autre Port Vieux.

    En 1887, Pierre rivière de la Mure fit construire ce château.Décédé sans enfant, il lègue la proprité à ses neveux les comtes Roger et Guy, par testament du 20 juin 1894. Ils en hériteront le 13 septembre 1895.

Le château avant restauration
    Ceux-ci vendront à la société anonyme des chaux et ciments Lafarge, le 11 juin 1920. Monsieur René d'Ambly époux d'une demoiselle Lafarge, y habitera avec sa famille, plusieurs années.
    Il fut acquis par monsieur Amédée Barsu, ingénieur à la compagnie électrique du Rhône et son épouse, le 11 mai 1939. Ils y résideront avec leurs 3 enfants.

    Ce domaine sera vendu, le 12 mai 1950 à la C.N.R. qui en fera un logement pour ses employés célibataires. Ensuite elle le "prêtera" à la commune pour en faire une annexe des écoles devenues trop petites à la suite de l'accroissement de la population dû à la construction de l'usine Henri Poincaré.
    Resté inoccupé pendant quelques temps, la municipalité en fera l'acquisition en 1990. Après une belle restauration, l'inauguration de la nouvelle mairie de Châteauneuf aura lieu le 13 mai 2000.Elle devient la 5ème mairie du village.





L'EGLISE SAINT NICOLAS


L'église au début du 20èmesiècle

     La datation de cette église n'est pas précise. Suivant les auteurs, sa fondation aurait lieu au 13ème, car elle révèle du pur roman provençal.Comme dans beaucoup d'autres églises de la même époque, son entrée était située sur la face septentrionale. Cette entrée est actuellement l'entrée de la sacristie.

     Dans les époques troublées des guerres de religion, elle eut beaucoup à souffrir des profanations et dégradations, notamment dans la journée du 7 octobre 1567. En novembre de la même année, le toit est abattu, et les troupes de Montbrun vendent vases et ornements sacerdotaux.

    Après une réparation de "fortune" et maintes modifications, l'église eut à subir, comme l'ensemble du village, les désastres du tremblement de terre qui débuta le 14 juillet 1873.

    Le 22 décembre 1927, pendant que les ouvriers s’affairaient sur le chantier de l'église, celle-ci, fortement ébranlée et mal réparée, s'effondre, heureusement sans pertes humaines, mais les dégâts sont considérables. L'abbé de Miol fut chargé de mettre en œuvre la reconstruction.


    A l'intérieur de l'église on peut notamment admirer, dans la chapelle située sur la gauche de l'entrée, deux têtes sculptées, l'une représentant une tête d'homme, l'autre une tête de femme. De quoi s'agit-il? On peut supposer que ce sont de généreux donateurs.

    Sur l'autel de la chapelle, à droite près du chœur, on peut également voir une très belle Vierge en bois sculpté.
L'abbé de Miol et les ouvriers lors de la reconstruction_01/1931






 LE MONUMENT AUX MORTS

    Situé sur la place Maurice de Maujouy, ce monument fut érigé, sur un terrain donné, pour cet usage, à la commune,par madame de Maujouy en souvenir de son fils mort, dans tous les premiers jours de la guerre, le 26 août 1914. La construction de ce monument débuta le 11 septembre 1921.Il a été inauguré le dimanche 25 juin 1925.

     Sur celui-ci figurent non seulement les noms des soldats morts pendant la guerre 1914/1918, mais aussi ceux tombés au Champ d'honneur en 1939/1945, les soldats qui ont combattu pour les Troupes Opérations Extérieures (T.O.E.)et les soldats qui ont combattu en Afrique du Nord ( A.F.N.).

    Une plaque a été apposée à la mémoire du Lieutenant Pierre Soubeirat, né à Lyon en 1920.

    Pilote des forces aériennes françaises libres, il a été abattu en mission au quartier des Iles de Châteauneuf-du-Rhône. Il est mort pour la France à l'âge de 24 ans le 25 août 1944.




 LA FONTAINE VIEILLE


    Avant le 18èmesiècle, certaines habitations possèdent un puits, quelquefois même à l'intérieur des maisons, mais il n'existe pas dans le village de fontaine publique.

     Par contre, depuis toujours, une source existe à l'emplacement où se trouve actuellement la Fontaine Vieille. Cette source servait d'une part à abreuver les animaux et d'autre part à arroser les jardins situés en contrebas, grâce à un système d’irrigation. Cet arrosage payant donnait lieu, bien souvent, à des conflits engendrés par les horaires de mise à disposition de l'eau. l'arrosage était prévu sur 48 heures avec des tranches horaires échelonnées aussi bien de jour que de nuit.

    En 1810, la source fut captée et aménagée. Ultérieurement, on construisit un lavoir protégé par une toiture. En 1852, la construction de la voie ferrée et d'un passage à niveau font que le sol, autour de ce bâtiment, est surélevé, ce qui oblige à prévoir quelques marches d’accès.

    C'est ainsi que vous découvrirez la Fontaine Vieille actuellement. mais il ne faut pas oublier qu'elle fut longtemps un lieu très animé, car c'était le rendez-vous des lavandières du village.

    Ce n'est qu'en 1833 que fut établie, à l’intérieur du village, une fontaine publique à l'angle nord-ouest de l'église(voir photo n°1 de l'église). Par opposition à cette nouvelle fontaine, notre fontaine devint la Fontaine Vieille.





 LA POSTERLE

    Au milieu du 14èmesiècle, l'extension du village au nord de l'enceinte primitive, rendit nécessaire la construction d'une muraille défensive. Ces remparts n'étaient pas prévus pour soutenir un siège, mais seulement pour interdire l’accès au village durant la nuit et protéger les villageois lors des incursions de routiers.

     La Posterle, située vers l'est, est la seule porte subsistante des trois nouvelles portes construites à cette époque. Les deux autres, la porte de Montélimar au nord et la porte de la Combe à l'ouest seront démolies à la fin du 19 ème siècle. Sur cette porte, surmontée d'une croix nous voyons une Vierge, en bois sculpté, tout à fait remarquable, nichée au-dessus de l'ouverture.
     A l'extérieur de cette porte et à gauche en regardant vers l'église,une toute petite construction abrite une cheminée. le long des remparts et au-dessus de cette cheminée on peut voir un reste de construction. Située près des cimetières, cette construction de style lanterne cheminée sarrasine fut construite vers le 14èmesiècle (donc en même temps que ces remparts sur laquelle elle est adossée). Elle était éclairée par le feu que l'on allumait dans la cheminée située en dessous, lors du décès d'un villageois et qui brûlait jusqu'à l'inhumation du défunt, d'où son nom de Lanterne des Morts. Elle fut achetée, démontée et emportée par des américains vers la fin du 19ème siècle.




LES CROIX DE MISSION

    En promenant dans le village, vous rencontrerez au fil des rues neuf croix. Elles ont chacune une histoire. Pourquoi sont-elles là ? Que représentent-elles ?
    Quelques-unes peuvent être des croix de dévotion provenant d'un donateur ou d'une famille qui voulait marquer sa foi, voire ses remerciements pour un événement familial.

    Qu'est ce qu'une "mission"?

    Une mission correspond aux différents mouvements d'évangélisation dirigée par un groupe de religieux dans une paroisse afin d'enseigner le respect et la mise en application exemplaire des leçons et comportements des saints, des martyrs....A la suite des missions, souvent elles se concluaient par divers travaux en rapport avec la foi et la pratique religieuse : création d'autels dans les églises, acquisition de statues, vitraux, tableaux, objets cultuels, restauration des lieux de culte et ércetion de croix ou d'oratoires à l'intersection des chemins ou dans des lieux particuliers comme les cimetières. Ces réalisations étaient financées par des quêtes, des travaux effectués par des bénèvoles et des dons de certaines familles.
    Le 17 février 1732, cette croix fut érigée, au bas du chemin qui va à la Fontaine Vieille, à l'issue d'une Mission de trois semaines, prêchée par messires Robert Capiscol de Grignan, Arnussi Lambertinn prieur de St Just et le révérend Père Roussillon, religieux. Près de 800 personnes ont communié pendant cette Mission et nombre d'entre eux se rendirent en procession avec le clergé pour assister à cet événement qui marquait la fin de la Mission.

    Lors de la construction des maisons situées au bas de la rue de la Combe, pour des raisons de sécurité et de commodité, cette Croix fut déposée. Après restauration, elle fut remise en place en 1999 et entourée de grilles, ces dernières n'existaient pas à l'origine.




DU 12 AU 18 RUE DU PORTAIL


    Au 12, rue du Portail, il faut lever les yeux vers la façade où, à l'étage, on découvre une très belle fenêtre Renaissance.

    Cette fenêtre est encadrée de deux colonnes torsadées. A chaque extrémité du linteau surmontant ces fenêtres, on trouve deux sculptures représentant à droite une colombe et à gauche une tête d'éphèbe.C'est certainement une des plus belles fenêtres que l'on peut voir à Châteauneuf, même comparée à celles que l'on trouve à la maison des Seigneurs.

    Tout près et à droite se trouve la rue du Puits Carrée où l'on aperçoit un portail en arc de plein cintre orné d'un blason, martelé, probablement, à l'époque révolutionnaire.


    Ce porche donne accès à une cour où existent, à droite, les vestiges d'un four banal et une maison Renaissance, qui malheureusement tombe en ruines, mais sur la façade de laquelle on peut apercevoir quelques beaux vestiges.

    Entre les numéros 16 et 18 de la rue du portail, un moulin à huile fonctionnait encore en 1890, tenu par Alfred Arsac qui avait succédé à Cyprien Alexis son père. En 1970, on pouvait encore voir l'énorme roue en pierre du moulin.
    Au n°18 au-dessus de la porte d'entrée, on voit une imposte carrée, comme il en existait encore de nombreux exemplaires dans le village, mais qui ont pour la plupart été bouchées lors d'une restauration de façade.


PORTE INTERIEURE

    Très bien conservé, il s’agit là d’un ouvrage d’entrée construit dans la première moitié du 13ème siècle et faisant partie de l’enceinte primitive. Cette porte de forme rectangulaire est surmontée d’une tour. Les remparts, de part et d’autre ont disparu, soit en partie détruits, soit inclus dans les maisons construites lors du développement du village. L’appareillage des pierres est particulièrement soigné, surtout dans la partie basse.

    Cette porte est flanquée à l’est, d’une meurtrière située à environ un mètre du sol, et d’où l’on peut découvrir une partie de la rue du Portail (jusqu’au n°16). Sa défense ne comportait pas de herse.
    Dans la tour, au sud, au-dessus de la fenêtre à chanfrein droit, une fenêtre trilobée. Vers le nord, une toute petite ouverture carrée située à droite avec au-dessus une autre fenêtre trilobée. Toutes ces ouvertures font penser que le calme revenu et n’étant pas utilisée comme moyen de défense du village, cette porte fut transformée en habitation.
    A partir de là et jusqu’au portail de Donzère, on entre dans la partie la plus ancienne du village. Même si tous les restes d’architecture médiévale ont disparu, il convient de regarder toutes les façades de part et d’autre de la rue, car de nombreuses ouvertures sont d’époque Renaissance.


PORTAIL DE DONZERE

    Situé entre les versants des collines de Montpensier, à l’ouest, et Sainte Catherine, à l’est, le portail de Donzère ou porte Notre Dame fait partie de l’enceinte à la fois urbaine et cadastrale.

    C’est la porte sud de l’agglomération, la plus importante de par ses dimensions (environ 2 mètres sur 3,5 mètres) et la mieux fortifiée avec assommoir, herse et vantaux. Construite au début du 13ème siècle, elle comporte de nombreuses traces de réfection, notamment sur le sommet de la tour. Comme pour la porte intérieure l’appareillage est très soigné. Les pierres d’angle sont régulières et taillées avec soin.
    C’était un ouvrage d’entré surmonté d’une tour rectangulaire relié à l’est et à l’ouest aux murs d’enceinte, d’une épaisseur d’environ 1,2 mètre. Un blason qui a été martelé, vraisemblablement à la Révolution, existe sur la face sud. On ne peut dire s’il date de la construction de cet ouvrage ou d’une période postérieure. Dans la tour, deux meurtrières se font face.

    En plus des fonctions de défense, ces fortifications permettaient de contrôler le trafic routier venant ou à destination de Donzère, et donc de percevoir les taxes imposées sur le transport des marchandises.


LA MAISON DES SEIGNEURS OU MAISON D'ARLANDES

    Dès la première moitié du 14ème siècle, de nouvelles maisons d’habitation sont construites au nord de l’enceinte renfermant le vieux bourg.

    Au début du 16èmesiècle, trois d’entre elles, attenantes et en bordure du chemin d’accès à la porte nord, sont la propriété de Jean Ier d’Arlandes. Il fait alors réaliser de nombreuses modifications afin d’obtenir, dès 1539, un seul immeuble orné d’une façade Renaissance. L’encadrement des ouvertures et les renforts d’angles disposent toutefois de belles pierres de taille. Les façades des trois bâtiments, comme c’est souvent le cas au moyen âge, ne sont pas parfaitement alignées.

    Le premier et le deuxième étage d’habitation correspondent à l’ouverture des deux fenêtres à traverse situées à la verticale du portail clouté et du médaillon circulaire. La fenêtre au-dessus du médaillon est la seule à être ornée de deux pilastres avec bases et chapiteaux d'allure Renaissance.

    Au premier étage, les vestiges d’une baie géminée, avec deux arcs légèrement brisés, subsistent dans la façade. Cette baie a été partiellement rebouchée pour permettre l’ouverture d’une très belle fenêtre à croisée parfaitement centrée sur la façade du bâtiment.
    La tour d’angle s’élève jusqu’au faîte du bâtiment et dispose seulement de trois baies orientées face à l’ouest : une petite ouverture rectangulaire à encadrement chanfreinée au rez-de-chaussée et au deuxième étage et une fenêtre chanfreinée au sommet de l’édifice avec quatre barres de protection métalliques verticales scellées. Elle surmonte un larmier qui épouse le contour de la construction.

    Dans beaucoup de régions les familles nobles qui venaient résider dans une ville ou un village, faisaient édifier sur le bâtiment qu’elles occupaient, côté rue principale, une tour dite "tour de noblesse" pour afficher leur rang. La plupart de ces tours, comme c’est le cas pour celle de la Maison des Seigneurs, avait aussi un rôle très utile : contenir l’escalier à vis qui permettait de desservir tous les étages.

    Au niveau du premier étage du bâtiment nord, après avoir franchi la porte d’accès du bâtiment central, on atteint un couloir.

    Sur la gauche une pièce au plafond voûté, éclairée par une fenêtre à demi croisée donnant sur la rue du Portail et côté rue, elle correspond à la fenêtre ornée de deux pilastres, située au-dessus du médaillon et du portail clouté.
    Sur la droite on entre dans une grande salle avec un plafond à la française à 3,3 mètres de hauteur et une imposante cheminée Renaissance. De part et d’autre de la hotte, les décorations latérales de la cheminée se prolongent dans l’actuel couloir qui n’existait pas au 16ème siècle. Le sol reposant en partie sur le rocher est simplement recouvert de terre.
    Dans la salle sud su 1erétage se trouve une cheminée de style Renaissance, sur son linteau on y voit sculpté les armoiries des Arlandes, " d'azur au croissant renversé d'or en chef et une étoile d'argent en pointe", accolées aux armoiries des Grammont "d'or au lion d'azur, armé et lampassé de gueules".

    Une partie des bâtiments a servi d'école privée jusqu'en 1999. Aujourd'hui cette partie est devenue propriété de la commune.

    Commentaires issus du bulletin de 2010, article écrit par H et J Picard.

    Pour de plus amples renseignements, vous pouvez retrouver l'histoire, la vie de la Maison d'Arlandes dans le fascicule que nous avons édité.


PLACE DU PUITS CARRE



    La place du Puits carrée doit son nom au puits que l'on ne voit plus. Il se peut que cette place fût la première du village servant pour les foires et marchés.

    Vers le milieu du 14ème siècle, à la suite du développement du bourg, il fallut construire une extension à l'enceinte fortifiée pour protéger ce que l'on pouvait appeler le faubourg. Les matériaux employés sont d'une qualité inférieure à ceux utilisés pour la première enceinte, si bien que son état de conservation est beaucoup moins bon.

     Cet ouvrage n'était pas destiné à supporter un siège, mais à sécuriser les villageois. La construction de ce mur est encore visible sur une cinquantaine de mètres sur l'ouest de la place du Puits Carrée.

    Ce rempart enjambait le vallon où débouche le Merdary, qui coulait alors à ciel ouvert. Une porte avec herse en interdisait l'accès tout en permettant l'écoulement des eaux. Deux meurtrières, que l'on peut encore voir de nos jours, permettaient de défendre ce point faible du rempart. Une petite porte, en plein cintre, pouvait être utilisée pour quitter le village par le vallon.

    Les graves inondations de 1988 eurent raison de ce mur de 2 mètres de haut qui séparait le Merdary de la Place. Des réparations furent entreprises pour remettre en état cette place presque entièrement détruite, et à cette occasion le torrent fut entièrement recouvert.


LES REMPARTS

    C’est dans la charte des libertés de Montélimar, en 1198, que l’on voit apparaître pour la première fois le nom des Seigneurs de Châteauneuf, qui sont à l’origine des fortifications englobant les collines de Montpensier et de Sainte Catherine. Les seigneurs avaient une idée bien précise c'est-à-dire qu'ils voulaient contrôler la circulation des personnes et des marchandises sur le chemin qui traversait le territoire, pour, éventuellement, faire payer un droit de passage.

     Ce chemin, parallèle au Rhône, était utilisé depuis que des hommes et des femmes parcouraient la rive gauche du fleuve. Au sud du bassin de Montélimar, il pénétrait dans un vallon entre deux collines imposantes : Sainte-Catherine au levant et Montpensier au couchant. Ensuite il s’élevait d’une centaine de mètres pour franchir une barre rocheuse avant de descendre en direction du village de Donzère.


    Au 11ème siècle, un castrum, avec son donjon et des bâtiments annexes pour l’habitat, est dressé au sommet de chacune des deux collines de Montpensier et de Sainte-Catherine alors que le bourg castral s’implante dans le vallon.

    Au 12ème siècle, les travaux de fortification se poursuivent, un poste de péage est aménagé et de nombreuses maisons sont bâties de part et d’autre du chemin entre les deux collines.

    Au 13ème siècle, le mur sud de l’enceinte primitive est achevé. Quelques décennies plus tard, par manque de place, de nouvelles constructions sont érigées en dehors des murs de protection.

    Il devient alors nécessaire de prolonger les fortifications en direction du nord, ce sera l’enceinte nord du 14ème siècle.


     Les vestiges de quatre murs de refend, larges de 0,70 m, devaient certainement faire partie du logis seigneurial. A l’ouest et en contrebas subsistent les murs d’une construction rectangulaire accolée à la plate-forme ; elle occupe une surface d’environ 620 m2 et est dotée d’une porte imposante de 2 m de large par 3 m de haut. Cette porte, orientée vers le nord, permettait d’accéder à la plate-forme ou d’en sortir pour rejoindre le chemin en direction de Donzère ou, au nord, le chemin reliant Port Vieux à Saint-Pierre-du-Palais.



    Le donjon est une tour carrée de 7 m de côté. Elle est construite principalement à l’intérieur du mur d’enceinte tout en débordant légèrement sur le côté extérieur. Elle comporte deux salles superposées aux plafonds voûtés situés à 3,50 m et 4 m de hauteur.

    La salle du premier étage dispose de deux portes en vis-à-vis donnant accès au chemin de ronde qui surmontait les deux courtines. La face est du donjon, à l’intérieur du rempart, est partiellement détruite au rez-de-chaussée alors que la face ouest, hormis un trou au niveau du premier étage, est mieux conservée.

    C’est probablement vers 1623, que Louis XIII, pour renforcer l’autorité royale, fit détruire la forteresse et qu’il n’en resta que des ruines.



    En 1954, "pour remercier la Vierge d’avoir préservé les habitants" de Châteauneuf pendant la seconde guerre mondiale, une statue, œuvre du sculpteur Dintrant, fut inaugurée. Elle domine le village.



LA PLACE PAILLARES


    Le nom de cette rue venait probablement des paillères qui s'y trouvaient encore au milieu du 19ème siècle. A moins que…..comme nous le racontait monsieur Louis Brugier, ce lieu n'étant pas très éclairé il permettait les rendez-vous amoureux, ce qui donnerait comme origine "paillard", au lieu de paille.

    Mais certains de nos ancêtres ne devaient pas se réjouir d'y venir puisque c'est là que se trouvaient les prisons seigneuriales. Situées tout près du "petit pont" qui relie les deux côtés de cette "rue", il y a peu de temps encore on pouvait voir la serrure et l'énorme verrou qui en fermait la porte.
    En sortant de la place Paillarés, sur votre droite, dans la rue de la Combe, levez la tête car, dans une niche murale se trouve une très ancienne statue en bois, de la Vierge. Elle fut placée là après la démolition, vers 1850, de la porte de la Combe, où elle se trouvait auparavant. Statue heureusement protégée par une grille, mais malgré tout soumise aux intempéries.


LA RUE JUIVERIE

    La rue Juiverie va de la Grande Rue à la rue de la Posterle. A l’origine ce fut le lieu où s’étaient regroupés les juifs, d’où son nom. En Avignon et au Comtat Venaisin, ils étaient nombreux. Nous ne pouvons dire quelle était la population juive de Châteauneuf, mais ce qui est certain c’est qu’un cimetière leur était réservé hors des murs. Leur principale activité était le commerce, profession dans laquelle ils excellaient, n’oublions pas que les juifs furent les banquiers de la France.

    L’épicentre du tremblement de terre de 1873 étant Châteauneuf, pratiquement toutes les maisons ont souffert de ce séisme. Dans la rue de Juiverie, mais aussi dans de nombreuses autres rues du village, on peut voir plusieurs arcs-boutants construits en pierre, après ce cataclysme, afin d’étayer les maisons. Ils étaient destinés à remplacer les étais en bois qui avaient été mis en place, sur l’ordre de la Préfecture, dans les jours qui ont suivi la catastrophe.

    En parcourant la rue de Juiverie, de la Grande Rue à la Posterle, on découvre, sur la gauche, une ouverture pratiquée à travers les remparts et qui fut ouverte il y a peu d’années pour permettre un passage entre la place des orpailleurs et la place du Valladas. A ce propos, les orpailleurs étaient ces personnes qui ramassaient du sable dans le lit du Rhône et, en le tamisant, espéraient recueillir des paillettes d’or. On ne précise pas le nombre de personnes qui ont fait fortune de cette manière, mais gageons qu’il y en eut beaucoup qui en ont rêvé.




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