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2010 et 2011

- Visite 2011
- Visite 2010


Visites de 2011

Juin Avril :

Bourg St Andéol

    Le 16 juin, 20 adhérents de DMC sont partis à la découverte d’une ville voisine : BOURG SAINT ANDEOL.

Les dolmens.
    La visite a débuté dans les bois du Laoul, par la découverte des dolmens présentant les différents types architecturaux connus dans la région, ils dateraient d'environ 4 500 ans. Ils attestent une occupation importante de ce lieu, par les hommes, dès la préhistoire.

    Les dolmens de Bourg Saint Andéol sont d'une grande richesse. On peut distinguer trois sortes de dolmens : le dolmen caussenard, le dolmen languedocien et le dolmen bas-rhodanien.
  • Le dolmen caussenard est composé d’une chambre funéraire avec parfois un couloir. C’est celui que l’on trouve le plus en Ardèche.
  • Le dolmen languedocien possède une pièce supplémentaire avant la chambre, il s’agit de l’antichambre. Là aussi, un couloir est parfois présent.
  • Le dolmen bas-rhodanien a la particularité d’être édifié en partie en pierres sèches. Les grandes dalles sont ainsi remplacées par des petites.
Reste d'un dolmen caussenard
Dolmen de type languedocienDolmen de type bas-rhodanien
La présentation de Marie.
    Puis nous avons visité l’ancien monastère de la Visitation qui a été édifié de 1670 à 1708. En 1815, il est vendu à Marie Rivier, fondatrice d’un modeste institut religieux, destiné à l’éducation chrétienne de la jeunesse.

    Devenu Maison-Mère de la Présentation de Marie, il est toujours aujourd’hui le cœur de cette congrégation répandue sur quatre continents.
Photo prise dans la cour de la Présentation de Marie
Chambre de Marie RivierBureau et bibliothèque de Marie Rivier
Marie RivierL'acte de baptême de Marie Rivier

La cour intérieure de la maison de la Présentation de Marie
    Après un déjeuner très convivial dans une ancienne chapelle, transformée en brasserie, nous sommes partis en promenade guidée dans le centre historique.
Le centre historique
    Nous avons apprécié les quais du Rhône, la tour Nicolaÿ, l’église avec le tombeau de Saint Andéol d’époque romaine, les hôtels façades des nombreux hôtels particuliers.

    Cette tour est située au cœur de la vieille ville, sur la place publique où se trouvaient rassemblées les belles demeures des plus riches marchands de la ville depuis le Moyen Age.

    La tour du 15ème siècle renferme un escalier à vis qui desservait tout le bâtiment.
L'hôtel Digoine
    Cet hôtel particulier est composé d’un corps de logis principal flanqué de deux ailes autour d’une cour pavée. Un immeuble appartenant à monsieur Giraud négociant en soie à la fin du 18ème siècle et un autre à la famille Digoine.

    La grille en ferronnerie présente un couronnement décoré de feuilles et des initiales des propriétaires.

    Aujourd'hui cet hôtel particulier fait parti de la chaîne "Châteaux et demeures de tradition".
L'hôtel particulier Doize
    Cet hôtel particulier appartenait à une ancienne famille bourgeoise de Bourg-Saint-Andéol, Les Doize, présent depuis le 16ème siècle.

    Cet hôtel abrite le musée privé de la dentelle, de la broderie et des textiles anciens.
La tour Nicolaÿ
    Cet Hôtel particulier fut construit par la famille Nicolay en deux temps, à la fin du 15ème et au début du 16ème siècle. Il marque le passage entre le style gothique finissant (façade Est et tour) et la Renaissance (double galerie et clef pendante). La tour octogonale renferme un bel escalier à vis à noyau hélicoïdal évidé.

L'église Saint Andéol
    Cette église fut dédiée à St Andéol. Du premier âge roman, elle est datée de la fin du 11ème siècle. A l’origine, la porte d’entrée était latérale, orientée vers le sud.

    A l’intérieur, à la croisée du transept, la coupole en bel appareil, est d’un type rare avec ses quatre séries d’arcatures aux chapiteaux sculptés entre les trompes.

    Le tombeau de St Andéol, situé à l’intérieur, à droite du chœur, est un sarcophage antique, qui fut réutilisé pour recevoir les reliques du Saint. Sa quatrième face fut sculptée au début du 12ème siècle.

Porte d'entrée actuellePorte d'entrée d'origine côté sud
L'église Sainte Polycarpe
    St Polycarpe, évêque de Smyrne et successeur de St Jean, aurait envoyé St Andéol en Gaule pour l’évangéliser. Cette église romane du 12ème fut église paroissiale (Bourg Saint-Andéol en comptait trois) jusqu’au 18ème siècle.

    Elle possède un chœur surélevé sur une crypte de plan tréflé, sous laquelle s’est trouvé un temps, l’emplacement du tombeau de Saint Andéol. Ses reliques firent jusqu’à la Révolution, l’objet de culte et de pèlerinage.

    Aujourd’hui municipal, ce monument abrite tous les étés expositions et conférences.

Le Palais de Evêques, le Palais aux 100 pièces
    Pour cette visite nous avons eu les commentaires d'un historien médiéviste, Hervé-François Orband, adhérent du patrimoine montilien.

    Aucune photo de l'intérieur car c'est un bâtiment privé.

    Entre le Moyen-Age et le 17ème siècle, cette résidence était celle des évêques de Viviers, Seigneurs de Bourg Saint-Andéol.

    La façade sur le Rhône, construite par Claude de Tournon au début du 16ème, est imposante avec ses poivrières (type de tour de guet) et ses fenêtres à croisée, encadrées de moulures et de colonnes torses.

    Les larmiers, destinés à canaliser les eaux pluviales pour éviter d’abîmer la façade, soulignent les horizontales. Une aile du 17ème abrite une vaste salle voûtée qui servit de petit séminaire aux 18ème et 19ème siècles. A l’intérieur, subsistent de belles cheminées médiévales et des plafonds couverts de fresques du 17ème.

    Parmi les joyaux de ce palais médiéval, embelli aux 16 èmeet 18ème siècles, on a pu contempler les appartements peints au 17ème, mais aussi la Grande Salle armoriée du15èmesiècle et les Cuisines exceptionnelles du 15èmesiècle qui ont conservé leurs immenses cheminées.

    A cette époque, le cardinal Mazarin fit étape dans cette résidence.Le Palais des Evêques abrite le musée Margotton et organise chaque été des festivals de jazz ou d’art vocal.
Cour principale, entrée du musée
Façade extérieure
Source : Documents Office du Tourisme


Donzère


    Le lundi 11 avril seize adhérents ou amis de DMC se retrouvent en début d’après-midi à Donzère pour participer à notre première visite guidée de l’année. Nous rejoignons Donzère ou Mesdames Nicolas et Reynaud nous accueillent face à la mairie.

    Madame Nicolas, notre guide durant cette visite, nous informe que nous sommes sur le trajet parcouru trois fois au cours du 17ème siècle par Madame la Marquise de Sévigné. Elle descendait le Rhône en bateau de Lyon à Donzère puis passait sur la route où nous nous trouvons pour se rendre chez son gendre à Grignan. Cela vaut bien une pensée pour l’auteur des célèbres "Lettres" et une photo de notre groupe devant la mairie où nous pénétrons quelques instants. Dans le hall d’entrée et le secrétariat nous contemplons quelques toiles de deux peintres donzérois célèbres : Félix Clément, prix de Rome, et Loÿs Prat.

    Après être sorti du bâtiment, nous prenons contact avec le Donzère historique : une première enceinte au 12ème siècle puis une deuxième au 14ème siècle.
    La première enceinte était limitée au sud-ouest par une tour visible depuis la mairie. La deuxième enceinte agrandira le village vers l’Est, mais le rétrécira au sud.

    Pour retrouver les restes de la première enceinte, nous prenons la rue de la Gravière. La montée est assez rude et une petite pause sous un mûrier, face à la porte de la Double, est la bienvenue. Une imposante partie de l’enceinte du 12ème siècle est visible au nord de cette porte.

La première enceinte du 12èmesiècle
    Nous poursuivons notre ascension sur quelques mètres pour avoir une superbe vue sur le village de Donzère et la vallée du Rhône. Madame Nicolas nous fait alors découvrir de l’Est à l’Ouest.

Le canal de dérivation Donzère-Mondragon

    Le canal de dérivation comprend un canal d’amenée d’eau et un canal de fuite avec, entre les deux, l’usine hydroélectrique de Bollène. Si le débit d’eau du Rhône est rapide au niveau de Donzère, il est par contre très faible dans le canal de dérivation ce qui permet à l’usine d’avoir une hauteur de chute d’eau de 23 mètres pour faire tourner ses turbines productrices d’électricité.

    En face de nous, sur le Rhône, on distingue les 6 passes du barrage de retenue : 5 passes larges de 31,5 mètres et une passe large de 46 mètres utilisable par les bateaux en cas de fermeture du canal de dérivation. La remontée du fleuve par les poissons, en période de frai, est facilitée par une "échelle à poissons" sur le côté du barrage. Une route passe au-dessus du barrage de retenue.

1 - Un grand bâtiment à la toiture rouge surmonté de deux rotondes.
Il s’agit de l’ancienne Chocolaterie d’Aiguebelle.
2 - Le clocher de l’église de Donzère.
3 - La Porte double et l’enceinte du 12ème siècle.
4 - Le canal de dérivation Donzère-Mondragon.
5 - Le Rhône au pied de la colline.

La chocolaterie d'Aiguebelle

    L’abbaye d’Aiguebelle est située à quelques kilomètres de Donzère. Elle a été fondée en 1137 par des moines qui, suivant la règle de Saint Benoît, devaient vivre de leur travail. En1868, un abbé, l’abbé Chautard, a l’idée de fabriquer du chocolat puis de le vendre ; la Chocolaterie d’Aiguebelle prend alors naissance.

    En quelques années, la production devient si importante qu’il faut engager des ouvriers pour pouvoir répondre à la demande. La présence de plus en plus nombreuse de ces laïcs devient très vite un problème pour le bon déroulement des offices et des prières de la communauté religieuse.

    En 1895, les travaux d’aménagement de la voie ferrée PLM passant par Donzère est terminée. Le chemin de fer présente un excellent moyen de transport pour la vente de la production de la chocolaterie. Il devient alors avantageux de construire les bâtiments pour fabriquer le chocolat et loger les ouvriers à Donzère. Par la même occasion, l’Abbaye et ses religieux retrouvent une vie monastique plus sereine.

    Les bâtiments que nous voyons datent de cette époque. C’est dans ces locaux, qu’était assurée la production du chocolat et que le personnel pouvait disposer de cuisines, réfectoires, dortoirs et d’autres lieux de vie. Un grand parc extérieur permettait l’exploitation de jardins potagers et l’élevage de quelques animaux pour faciliter l’alimentation de la communauté.

Le village de Donzère

    Nous pénétrons dans le village par la porte de la Double puis la rue de la Double qui donne accès à la calade, rue empierrée de galets, Claude de Tournon. Ce dernier, en 1499, est évêque de Viviers, seigneur de Châteauneuf-du-Rhône et prince de Donzère.

Porte de la Double

Calade Claude de Tournon

    En parcourant la calade nous avons une très belle vue sur le clocher 17ème siècle de l’église.

L'église de Donzère

    L’église de Donzère est une puissante église de style roman provençal datant du 12ème siècle. Son clocher a été reconstruit au 17ème siècle. A l’intérieur du bâtiment, de nombreuses marques lapidaires sont visibles sur les piliers de la première travée. Les mêmes marques se retrouvent dans de nombreux édifices religieux de la région : Saint Restitut, Saint-Paul-Trois-Châteaux, La Garde Adhémar… De la tribune, on peut admirer la voûte en berceau avec ses arcs-doubleaux supportés par d’énormes piliers.

Nef vue de la tribune

Nef vue du choeur

    Madame Nicolas nous fait ensuite parcourir la nef avec ses travées ornées de cordons plats ou cannelés décorés de palmettes et d’étoiles, le chœur surmonté de son clocher sur trompe, l’abside avec sa voûte en cul-de-four et de très beaux chapiteaux, sculptés de feuilles d’acanthe. C’est toute la richesse et la spécificité de l’art roman provençal qui sont contenues dans l’édifice.

    A l’extérieur, le chevet est orné de petites colonnes cannelées surmontées de bandes lombardes, petites arcades caractéristiques de l’art roman provençal. La base des colonnes est sculptée de décors semblables à ceux des chapiteaux intérieurs.
    Sur certains cadastres, la maison mitoyenne, au sud de l’église, porte la mention "clastre" le cloître. On a aussi retrouvé dans cette demeure un bénitier. Ces éléments confortent encore l’existence de l’ancien monastère accolé au mur sud de l’église.

    Nous poursuivons notre visite en passant devant la Tour de l’horloge construite en 1845 dans la Grande rue puis montons jusqu’au très beau mur de séparation entre l’ancien château médiéval et le village. De là nous rejoignons l’ancienne villa d’été de l’évêque Claude de Tournon devenu Le Château de Donzère. Cette demeure est restée très longtemps propriété des évêques de Viviers avant d’être vendu à des particuliers dont le peintre Félix Clément en 1855 … puis à une famille belge.
    Nous redescendons ensuite en direction de la grande rue dont la sortie Est s’effectue par la porte de La Font dans le rempart du 14ème siècle. Elle est protégée par une bretèche avec mâchicoulis et est surmontée d’un chemin de ronde situé à l’arrière des créneaux et des merlons.
    La tour Renaissance équipée d’un escalier en vis intérieur.
Pierre à mesurer le grain
    La suite de la visite nous conduit sur la place du champ de Mars, la porte de L'Argentière puis par le boulevard des Barrys, mot signifiant murs en provençal, nous rejoignons la tour située à l’angle sud-ouest de l’enceinte du 12ème siècle.
    A la fin de la visite, nous nous sommes rendus à la chocolaterie Morin.

    Après la viticulture, remontant à l’époque gallo-romaine avec la villa viticole du Molard, et la sériciculture au 12ème siècle, l’industrie du chocolat a aussi fait partie du patrimoine de Donzère.

    Les ancêtres de la famille Morin avaient acquis un savoir faire en travaillant à la Chocolaterie de Donzère avant sa fermeture en 1978. C’est ce savoir faire ainsi que leurs capacités personnelles qui ont permis de créer l’entreprise. Madame Morin nous dévoile une partie de sa méthode de fabrication artisanale à l’ancienne à base de fèves de cacao torréfié, broyé et conché sur place avant d’être associé à quelques produits de leurs vergers tels qu’amandes de Provence, noisettes et griottes.

    Après les explications techniques vient la dégustation puis quelques achats pour les plus gourmands.

Source : H.et J.Picard



Visites de 2010


Saint-Paul-3-Châteaux

    C'est sous la conduite de M.Bertaud, guide bénévole de l’association d’archéologie tricastine, que nous avons déambulé dans Saint Paul avec plaisir en ce mois de septembre.

    Riche d’une histoire étonnante, Saint Paul Trois Châteaux fut la capitale des Tricastini, peuplade gauloise, avant d’être élevée sous l’Empire Romain d’Auguste, au rang de chef-lieu de la Narbonnaise.

    Cette période a légué des collections archéologiques d'un intérêt culturel considérable, propriété du Musée Archéologique Tricastine : plus des 240 tombes datables du 1er au 2ème siècle, de magnifiques objets de la vie quotidienne, des éléments de parures, des services entiers de vaisselle, des lampes à huile et la découverte dans la ville actuelle d'une mosaïque d'une dimension et d'une beauté exceptionnelles.

La cathédrale de Notre Dame et Saint Paul
    La cathédrale, véritable joyau de l’art roman provençal.

    L’église de St Paul, cathédrale jusqu'à la disparition de son dernier évêque, fut classée Monument Historique en 1841, puis restaurée sous l’impulsion de Prosper Mérimée. Sa construction remonte à la fin du 11ème et se prolonge jusqu’au début du 13ème. Bâtie en pierre calcaire, ses dimensions sont magistrales : 45 m de long pour 18 m de large et 20 m de hauteur.

    A l’intérieur de la cathédrale, on a pu admirer, une mosaïque pavant le chœur, représentant Jérusalem, des fresques gothiques datant des 14ème et 15ème, de nombreux bas-reliefs ainsi que l’ancien autel de bois recouvert de feuille d’or (1663) et l’harmonium (1704).

Mosaïque du 12èmesiècleAncien autel recouvert de feuilles d'or de 1663
Le portail occidental encadré de colonnes et de pilastres

Fenêtre ornée d'une frise d'oves et encadrée de pilastres cannelés

    Le 4 février 1704, Monseigneur Louis-Albe de ROQUEMARTINE, Evêque de la cathédrale de Saint Paul Trois Châteaux commande un orgue au facteur avignonnais Charles BOISSELIN.

    Aidé de Pierre GALRAN, Charles BOISSELIN livre l’orgue le 6 décembre de la même année, lequel est situé en tribune sur le côté gauche du chœur.
Peintures murales des 14èmeet 15èmesiècles
Hôtel de Bimard ou de la Roche d'Eurre
    Cet hôtel particulier a d’abord été habité par la famille De la Roche d’Eurre, faisant partie des familles les plus aisées de la ville au 16ème siècle. François de la Roche d’Eurre était d’ailleurs chargé de la surveillance de la Porte des Grandes Fontaines. Aujourd’hui possession de la famille De Bimard, qui l’habite toujours. Cette famille donna son nom à la place, suite à l’accession à la Mairie de l’un de ses membres au début du 20ème siècle.
La place du marché

    La Place du Marché est le véritable cœur de St Paul avec sa fontaine et ses cafés. Pas moins de six rues y débouchent. Autrefois haut lieu du commerce de la ville, elle a été occupée un temps par une halle démolie à la fin du siècle. Elle accueille toujours une partie du marché provençal qui se tient le mardi. Au fond de la place, une Tour Médiévale porte des décors sculptés.
Quartier Juiverie
    C’est derrière la fontaine de la place que se trouvait le quartier de la Juiverie, zone résidentielle des juifs de la ville du 12ème au 15ème siècle. Ces derniers tenaient des commerces dans la ville ainsi qu’une partie des fours. Mentionné dans le cadastre de la ville de 1664, peu de traces subsistent de ce quartier. Seule une arche sainte destinée à recevoir les rouleaux de la Torah fut retrouvée sur place.
    Datant de 1445 et haute de 2,40m, cette arche exceptionnelle présuppose la présence d'une synagogue rue de la Juiverie. Pièce majeure des collections du Musée d'archéologie tricastine, elle est actuellement présentée à la Salle de l'Archidiacre.
Rue Saint Jean et impasse Saint Jean

    Au cœur du quartier, des fouilles ont permis de mettre au jour, une pièce équipée d’un système de chauffage par hypocauste (système utilisé par les Romains pour les thermes et, parfois, dans les riches demeures). Cette découverte permet d’émettre l’hypothèse de la présence de thermes sur place.
    La place St Jean fut un temps occupée par un terrain de jeu de paume. Au 18ème, les propriétés alentour ont appartenu aux Chevaliers de l’Ordre de Malte avant d’être revendues comme biens nationaux.     Au fond de l’impasse, subsiste un fragment du mur de l’ancienne enceinte Gallo-Romaine.
Palais épiscopal
    C’est au point culminant de la ville que se situe l’ancien Palais Episcopal, sur la colline dite du Château. Ce dernier fût édifié par les évêques dont il devint la résidence. Fortement endommagé par les guerres de Religion, seule subsiste aujourd’hui la tour carrée reconstruite après la Révolution. Elle porte sur deux de ses faces les armoiries martelées par les Révolutionnaires du maître d’œuvre des travaux
Hôtel Narbonne Pellet
    L’hôtel particulier de Narbonne-Pellet a été aménagé entre le 15èmeet le 16ème siècle. On peut encore observer ses gargouilles au sud ainsi que des fenêtres à meneau Renaissance au 1er étage, l’étage des nobles.
Place Castellane et hôtel Castellane
    La place Castellane n’existe que depuis le 19ème, époque où divers bâtiments furent détruits et un passage vers la cathédrale ouvert.

    L’ancien Hôtel Particulier, bâtiment du 16ème siècle, porte le nom de la famille Castellane, propriétaires puissants de la ville. Deux des grands évêques de St Paul-Trois-Châteaux au 18ème sont d’ailleurs issus de cette famille. Racheté par la ville à la fin du 19ème siècle, le bâtiment est aujourd’hui le siège de l’Hôtel de Ville. Sur la façade, le balcon magistral de la salle du conseil, le blason des armes de la ville ainsi qu’une figure féminine au dessus de la porte, symbolisant probablement la République.
Place de l'Esplan et hôtel de l'Esplan
    Sur la place, la première fontaine publique de la ville est l'une des seules à avoir conservé son emplacement originel.

    L’hôtel particulier, appartenant alors à la famille des Chevaliers de Girard de Maisonfort, abrite aujourd’hui l’hôtel de l’Esplan. Le bâtiment date de la fin du 17ème siècle. La maison située à sa gauche y fut rattachée à la fin du 18ème siècle. Cette dernière présente une architecture médiévale caractéristique sur deux étages avec un rez-de-chaussée qui devait être certainement dédié à un commerce.

    Le saviez-vous ? C’est ici que serait née la tradition du brin de muguet avec la venue de la Reine Mère Catherine de Médicis en 1564 …



Saint-Antoine-l'Abbaye

    Samedi 5 juin 2010, 18 adhérents de Découverte et Mémoire Castelneuvoises de Châteauneuf du Rhône se sont rendus à Saint Antoine l’Abbaye.

    Implanté dans le département de l'Isère, aux portes de la Drôme, à une quinzaine de kilomètres de Romans, le village médiéval de Saint-Antoine l'Abbaye, classé parmi les "Plus Beaux Villages de France", est considéré comme un des joyaux incontournables du patrimoine rhônalpin.

    Haut lieu de pèlerinage pendant des siècles, le village conserve de nombreux témoignages architecturaux de son passé prestigieux. Le site de Saint-Antoine, inscrit au titre des Monuments Historiques, demeure, comme par le passé, un formidable centre d'attraction pour les hommes curieux de leur histoire.

    L'histoire du village est intimement liée à Saint Antoine l'Egyptien dont les reliques, ramenées au temps des croisades, auraient eu la vertu de guérir le "Mal des Ardents".
L'entrée de l'abbaye
    La construction de l'église de Saint Antoine a commencé au 12èmesiècle et s'est achevée au 15èmesiècle. On reconnaît cette église gothique grâce à ses vitraux apportant une grande luminosité, à sa taille (plus de 50 mètres), à ses arcs-boutants et ses voûtes sur croisée d'ogives.
Le site de Saint Antoine
Saint-Antoine l'Egytptien
    Saint-Antoine, dit l'Egyptien est appelé le père des moines. Né en 251 dans un village d'Egypte, mort en 356 à l'âge de 105 ans, il finit ses jours dans une grotte du mont Qolzum au bord de la mer rouge. Antoine vécut une vie d'ermite et passa de nombreuses années dans le désert afin de lutter contre les démons qui le persécutaient et lui faisaient endurer d'atroces souffrances. Tout au long de sa vie, il soigna de nombreux malades. Auréolé de Sainteté par les miracles qu’il accomplit, Antoine est appelé à Alexandrie en 311 par les chrétiens persécutés puis vers 338 afin de lutter contre le paganisme et l’hérésie véhiculés par les ariens.
    Devenu orphelin à l’âge de 18 ans, il vend ses biens et se retire dans un ermitage en quête de perfection. Dès le début de sa vie ascétique, le diable, jaloux de sa destinée, tente d’éveiller sa convoitise et se manifeste sous les traits multiples d’une femme, d’un enfant ou ceux terrifiants de bêtes féroces.

    Saint-Antoine triomphe de ces turpitudes diaboliques, de ces tentations par le jeûne et la prière et se réfugie dans l’ascèse la plus sévère. Antoine meurt en 356.

    Les reliques de saint Antoine sont amenées vers 1070 de Constantinople en Dauphiné par Jocelin (Geilin), seigneur local, lors de son retour de pèlerinage en terre sainte d'Egypte. Elles sont déposées au village de la Motte Aux Bois, qui prend alors le nom de Saint-Antoine.
Le mal des ardents ou le feu de Saint Antoine
    De tous les fléaux qui déciment les populations du Moyen Age, le "mal des ardents" ou "feu de Saint Antoine" est l’un des plus meurtriers. Ce mal sévit dans toute l’Europe et apparaît en Dauphiné vers 1090-1096. Cette maladie est un empoisonnement du sang par un champignon parasite du seigle. Les malades ressentent une intense sensation de chaleur, voire de brûlure. Elles laissent des lésions irrémédiables : les muscles se raidissent et les membres se gangrènent, accompagnés de plaies purulentes et nauséabondes.
Le tombeau des reliques
Des premiers hospitaliers à l'ordre des Antonins
    En 1088, des bénédictins sont dépêchés de Montmajour afin de surveiller la construction de l'Abbaye qui doit abriter les précieuses reliques et assurer l'accueil des pèlerins. Par ailleurs, une maison de l'aumône est fondée par des frères et sœurs hospitaliers au service des pauvres et malades. Les bénédictins sont congédiés par le pape et les hospitaliers, devenus chanoines réguliers de Saint Antoine, les remplacent. Ils pratiquent la médecine, notamment sur les personnes atteintes du feu Saint Antoine.
    Au milieu du 12ème siècle, ces hospitaliers se voient octroyer le droit de quête, l’exemption de tributs et péages et des revenus conséquents après avoir fondé plusieurs maisons en Italie, en Allemagne et dans les Flandres. Ainsi se multiplient les conflits avec les bénédictins qui, chassé en 1289, sont officiellement congédiés par le pape Boniface VIII en 1297.
Gravure montrant les pèlerins qui implorent Saint Antoine.
    Aux 14ème et 15ème siècles, l'ordre est à son apogée : diplomates, conseillers, ministres et mécènes dotent l'Abbaye et de nombreuses commanderies d'œuvres d'art, reliquaires, ornements liturgiques ou manuscrits. D'importants travaux sont également menés à Saint-Antoine, qui devient le théâtre de nombreux pèlerinages.

    Les Guerres de religion semblent condamner l'ordre au déclin. Abbés et religieux fuient l'abbaye livrée à la cupidité des pillards.

    Dès le 17ème siècle, les religieux tentent de redresser l'ordre déchu. Ils entreprennent des rénovations d'envergure. Le trésor ainsi que la bibliothèque sont peu à peu reconstitués.

    Un édit promulgué par Louis XV a eu pour mission la suppression des congrégations religieuses. L'ordre s'unit alors à celui de Saint Jean de Jérusalem, ou ordre de Malte.Les chevaliers de Malte ne séjournèrent pas longtemps à Saint Antoine et cédèrent l'Abbaye à des chanoinesses de leur ordre.
Le trésor et l'église Saint Antoine
    C'est dans la sacristie abbatiale, aménagée en 1754 par l'abbé Etienne Galland, que l'on peut admirer le trésor des Antonins, pillé durant les guerres de religion sous les ordres de François de Beaumont, plus connu sous le nom de Baron des Adrets. Cet ensemble d'objets sacrés fut en partie reconstitué à la fin du 16ème siècle et installé dans les trois salles successives de cette sacristie aux boiseries de noyer et de chêne de Hongrie.
    On peut ainsi découvrir le très célèbre Christ du 17ème sculpté dans l'ivoire par un artiste anonyme, une série de bustes-reliquaires de la même époque, en bois argenté et doré, plusieurs reliquaires de martyrs issus des catacombes de Rome, des calices, des ciboires, des chandeliers, mais aussi quelques instruments de chirurgie ayant servi aux hospitaliers et de somptueux antiphonaires.

    De riches ornements liturgiques du début du 18ème siècle, tissés au fil d'or par les Canuts de Lyon, sont conservés dans un remarquable chapier aux sept tiroirs semi-circulaires.
La nef Les stalles
    C'est entre les années 1620 et 1625, que le Frère Jean ASTRUC, chanoine Antonin, a construit le grand orgue de l'Abbatiale de St Antoine dont nous pouvons admirer, encore aujourd'hui, le magnifique et imposant buffet, situé sur la tribune, à l'entrée de l'église.

    En 1748, les Antonins confient la restauration à Samson Scherrer, facteur suisse de grand renom qui le porta à 4 claviers et au moins 40 jeux dont il ne reste aujourd'hui que quelques éléments. A la Révolution, l'orgue est sauvé de la destruction par l'organiste de l'époque qui n'hésite pas à jouer des airs révolutionnaires dans l'abbatiale transformée en temple de la déesse "Raison". Les religieux sont chassés et la commune, qui n'attire plus les pélerins ni les deniers, est confrontée à de graves difficultés financières.

    Enlevé en 1805, le jour de la Sainte Cécile, pour être placées à St Louis de Grenoble, les orgues sont revenues en 1982, à St Antoine. Remises à neuf, avec grand respect de la facture de Scherrer, par Bernard AUBERTIN, dans les années 1990 à 1992, les orgues ont été inaugurées les 16 et 19 septembre 1992 par Michel CHAPUIS et André ISOIR.

    Le village accueille chaque été un festival de musique sacré dans l'église abbatiale, ainsi qu'une fête médiévale, Saint Antoine en moyen-âge avec animations, spectacles, marché et bal médiéval.

Le musée départemental
    Installé dans l'ancien noviciat des 17èmeet 18ème siècles, il abrite sur deux étages l'exposition permanente « Chroniques d'une abbaye au Moyen Âge, guérir l'âme et le corps » . Conçue comme un grand livre de chroniques dont on tourne les pages, l'exposition aborde tous les chapitres de l'histoire de l'abbaye de Saint-Antoine, mais aussi ceux de la société médiévale du 12èmeau 16ème siècle.

    Créé en 1980 à partir d'une donation faite au Département d'œuvres de l'artiste Jean Vinay, le Musée départemental de Saint-Antoine l'Abbaye a fait l'objet de travaux de réaménagement et de redéploiement de ses espaces muséographiques en 1998 .
Le jardin médiéval
    Il accueille les essences végétales présentes dans la pharmacopée des hospitaliers de Saint Antoine.

    L’exposition "jardins des cloîtres, jardins des princes, quand le parfum portait remède" permet de découvrir et de sentir des parfums recrées : myrrhe, baume de Saint Antoine, Eau de la reine de Hongrie, Eau des Carmes, Oiselet de Chypre, Civette, Vinaigre des quatre voleurs…
    La cité médiévale de Saint-Antoine l'Abbaye, classée parmi les Plus Beaux Villages de France, est un des joyaux du patrimoine rhônalpin. Le village et les abords de l'abbaye ont été inscrits au titre des Monuments historiques en 1946.

    Les façades des maisons, les ruelles tortueuses, les places du village, les toitures, les grandes demeures qui contrastent avec les maisons à colombages, d'une saisissante authenticité, offrent aux visiteurs un fantastique voyage dans le temps en les propulsant au cœur du Moyen Age. Le "Sentier du Flâneur" (sentier découverte) permet aux visiteurs de découvrir les charmes de ce village en empruntant ruelles et goulets.
    Durant le Moyen Age, le village est nettement divisé en 4 quartiers, selon un tracé presque linéaire, encore visible de nos jours. La partie haute du village est occupée par l’abbaye.

    Constitué à l’origine d’un îlot d’habitations rurales formant la Basse-cour villageoise d’un château à motte déjà existant au 11èmesiècle, il conserve encore sa forme radioconcentrique initiale. Ses simples maisons de torchis (maisons à colombages) ou de galets à pans de bois lui confèrent une certaine authenticité. C’était le refuge des plus démunis ainsi que des voyageurs logés dans les nombreuses tavernes implantées le long des cours d’eau.
Maison à colombagesMaison dauphinoise avec tuiles vernissées
    On distingue ensuite le bourg Bas avec la halle médiévale, véritable cœur économique de la ville. La Rue Basse est le lieu où artisans, menuisiers, laboureurs et jardiniers se côtoyaient dans ce quartier animé d’échoppes et de tavernes. Tisserands et tanneurs étaient installés près des cours d’eau.

    Mais on y trouvait aussi puits, pressoirs et moulins.La Halle était le cœur économique du bourg Bas. Vaste ensemble couvert, elle était surtout destinée au commerce de blé. Des loges étaient installées et faisaient office de boutiques. Peu à peu abandonnée, elle finit par être détruite au 18ème siècle. La Halle que l’on peut voir aujourd’hui est une construction du début du 19ème siècle.
    Entrée nord du Grand cloître dès le Moyen Age, pratiquée par les pèlerins car directement ouverte sur le Bourg, la porte du Gros Mur fut reconstruite au 16ème siècle. Les degrés du grand escalier datent de 1711
    La porte du Martel, on aperçoit l'auberge de la Croix Blanche mentionnée en 1400, implantée à la jonction du bourg Haut et du Faubourg.
    Cette chapelle souterraine appelée "grotte" (1478) était située sous le Grand hôpital. Elle était utilisée au Moyen Age par les religieux et chirurgiens de l'Abbaye qui y pratiquaient divers examens médicaux afin de déterminer la nature de l'infection dont était atteint chaque malade.
Documents : Office du tourisme et internet.


Viviers

    Samedi 27 mars 2010, 24 adhérents ou amis de DMC se retrouvent sur la place du Valladas pour visiter le site historique de Viviers.

    Madame Yvonne Leclère nous accueille, Présidente de l’Office de Tourisme de Viviers, Vice-Présidente de l’Association Patrimoine Vivarois, devenu le CICP, Centre International Construction et Patrimoine.

    Elle nous a consacré son après-midi pour nous permettre de mieux connaître sa ville.

    Aux premiers siècles de notre ère, la cité gallo-romaine d’Alba devient le premier évêché de la région. Aux environs de l’an 475, les évêques quittent Alba pour s’installer à Viviarium qui plus tard deviendra Viviers.

    A Vivarium, l’évêque a la possibilité de s’installer en hauteur, sur le promontoire rocheux plus facile à défendre en cas de besoin. À partir de ce moment, la petite agglomération va progressivement prendre de l’importance.

    Au moment de la guerre de 100 ans, des bandes de "routiers" soldats démobilisés entre chaque bataille et sans solde, se livrent à des razzias sur le bétail et les récoltes. L’épidémie de peste de 1348 provoque un très grand nombre de morts à Viviers. Les "routiers" s’installent alors place de la Roubine dans les granges laissées à l’abandon et les anciennes tours des tanneurs tandis que les habitants survivants vont se réfugier à l’intérieur de l’enceinte.

    La ville a la particularité de posséder une double ceinture de remparts : une pour la ville basse qui est la ville des artisans, des commerçants, des notables, et une pour la ville haute qui correspond à la cité épiscopale.

La ville basse
    Nous pénétrons dans la ville basse par la rue Chèvrerie qui au moyen âge était la rue des Macelliers, c’est-à-dire des bouchers. Ils occupaient de petites maisons presque toutes conçues de façon identique. Elles comportaient une grande porte donnant accès à une boutique, un atelier ou un local pour les animaux, quelques marches précédaient la porte d’entrée. A l’intérieur, un escalier droit conduisait au premier étage composé d'une ou deux pièces surmontées, en général, d’un petit grenier.

Maison rue Chévrerie
    Quelques mètres plus loin, nous arrivons devant l’hospice. Autrefois, ce bâtiment était une maison assez rudimentaire, appelée hôpital, dans laquelle quelques soins étaient donnés. Au 19ème siècle, un horloger décide de quitter son atelier de Viviers pour s’établir à Lyon où il fait fortune. Généreusement, il fait don de toute sa richesse à la ville de Viviers afin qu’elle serve à l’édification d’un Hospice. En 1874, l’ancien hôpital est donc agrandi et fonctionne de nombreuses années avant de devenir un hôpital rural pour les personnes âgées ayant besoin de soins et de repos.

    A l’angle de la rue Chalès, nous apercevons sur la gauche le mur des remparts. Il y a eu dans ce mur jusqu’à six portes : deux donnant sur le Rhône et la place de La Roubine, deux donnant sur l’actuelle route départementale 86, puis deux portes principales, une orientée vers le nord, la porte Riquet et une autre orientée vers le sud, la porte de la Trau.

    La porte Riquet était déjà connue au moyen âge, vers le 14ème siècle. On voit le départ des deux voûtes qui étaient surmontées de deux petites pièces superposées au-dessus desquelles s’élevait encore une tourelle. Le gardien, à partir du haut de la voûte, manœuvrait la herse.

Les rempartsLa Porte Riquet
La rue de la République
    Troisième secteur sauvegardé de la région Rhône-Alpes, Viviers est en fait une ville qui n’a pas subi de modifications importantes. A part la construction de quelques hôtels particuliers, elle est restée comme autrefois. Ce qui a surtout changé, ce sont les façades des maisons sur lesquelles on retrouve beaucoup d’empreintes des siècles passés. Les baies géminées du moyen âge ont été progressivement murées puis remplacées par des fenêtres à demi croisée et des fenêtres à meneaux.

    Sur le même côté de la rue, deux petite tablettes en pierre sont placées de chaque côté d’une porte. Le marchand qui travaillait là rabattait le ventail de la porte sur ces deux tablettes pour y exposer sa marchandise.

La maison des Chevaliers
    La Maison des Chevaliers appartenait à Noël Albert. Né en 1511, il faisait le commerce du sel sur le Rhône comme voiturier puis chef de voituriers avant de devenir le bailli de l’évêque. A 22 ans, il est consul de Viviers. Après s’être enrichi, il achète une maison dans la grande rue dont il fait refaire la façade. Par la suite cette demeure deviendra la "Maison des Chevaliers".

    En 1567, capitaine protestant maître de la ville de Viviers, il s’en prend de nouveau à la cathédrale avec cette fois des soldats ayant l’intention de tout détruire. Les chapelles des environs et les maisons des chanoines, situées près de la cathédrale, sont pillées.

    L’année suivante, en 1568, Noël Albert est arrêté et emmené à Toulouse où était rendue la justice. Dans la même journée, il est jugé, condamné à avoir la tête tranchée et exécuté.

    A partir du rez-de-chaussée, on peut voir des colonnes doriques, des colonnes ioniques, puis des colonnes composites. Il faut aussi remarquer le bel ordonnancement des six fenêtres, bien partagées, avec pilastres et colonnades. Pour obtenir une séparation dans le sens de la hauteur, il y a au pied du premier étage, une frise avec des médaillons. Les têtes qui sortent des médaillons sont des têtes de guerriers et les femmes seraient des courtisanes.

Frises avec médaillons

Frises avec les chevaliers

    C'est ce décor qui a donné ses noms à la "Maison des Chevaliers" ou "des Têtes".
     En 1642, Richelieu remontait le Rhône avec un prisonnier : le conseiller d’État de Thou.Le cardinal malade, s'arrêta à Viviers, un ulcère au bras le faisait terriblement souffrir. Pour se déplacer, six hommes devaient le transporter dans un lit et il fallut faire une ouverture dans la façade de la maison où il devait loger, sur l’actuelle place de la République.
    De la place de la République, nous montons en direction de la ville haute par la rue du Château.
    Quelques mètres plus hauts nous atteignons le croisement de la rue du Château et de la rue du Fournas. Un escalier de pierre conduit à une ouverture dans l’enceinte de la ville haute qui n’existait pas autrefois. En face, la rue qui redescend vers la ville basse s’appelle la rue du Fournas.

    C’était l’endroit où se trouvait, au 15èmesiècle, le four à pain du chapitre. Les gens du quartier venaient y faire cuire leur pain contre redevances ; cette coutume s’est maintenue jusqu’à la Révolution.

Ouverture dans l'enceinteRue du Fournas
La ville haute et la cité épiscopale

    La porte de la Gache.

    Nous accédons à la ville haute par une porte qu’on appelle porte de la Gache. L’origine de ce nom provient du mot gachia qui en occitan signifie gardien. La porte de la Gache est donc tout simplement la porte du guet du gardien dont la maison se trouvait située à proximité.
    Après l’installation des premiers évêques vers 475, une première petite église cathédrale a été construite.

     Au 11ème siècle, pour accéder à leur quartier, les chanoines font construire une tour imposante avec rez-de-chaussée et premier étage surmonté d’une chapelle.

    Au 12ème siècle ils font rehausser la tour afin d’installer des cloches. En fait, les cloches seront mises en place plus tard.

    Au 14ème siècle, époque de grand danger, ils décident de faire une construction polygonale avec créneaux et archères pour servir de guet. Sur la partie qui avance au-dessus de la chapelle, ils font aussi édifier un deuxième poste de guet appelé la "bramardière"; c’est de cet endroit que les sentinelles étaient chargées de crier, de bramer en cas de danger.

La cathédrale

    La cathédrale que l’on peut admirer a été modifiée à plusieurs reprises. Autrefois, elle comportait une nef et deux bas-côtés, la voûte était une voûte en berceau beaucoup moins haute que celle que nous pouvons voir.

    Plusieurs styles sont aujourd’hui réunis : le bas de l’édifice est de style roman, le chœur est gothique flamboyant du 16ème siècle et la voûte surélevée, construite par Jean-Baptiste Franque, est du 18ème siècle.

    La Cathédrale de Viviers est une des plus petite cathédrale de France encore en activité. Elle mesure 43 mètres de long, 21 mètres de large et 23 mètres de haut.

    Au point de vue mobilier, il y a l’autel, le siège de l’évêque, les stalles en bois de noyer des chanoines, cinq tapisseries des Gobelins, des tableaux et des statues.
L'autel
La BramadièreNef et voûte de la cathédrale
    Au cours des siècles, de nombreux évêques ont été enterrés dans la cathédrale. Plus tard, un rassemblement d’ossements a été effectué afin d’ensevelir les restes funèbres dans une crypte. Certains évêques ont leurs blasons représentés derrière l’autel, à proximité de la dalle donnant accès à l’entrée de la crypte. Sous cette dalle, un escalier descend et conduit aux tombeaux situés sous l’autel.
Les stalles en bois de noyer des chanoines avec en fond les tapisseries des Gobelins
    A la sortie de la cathédrale nous nous dirigeons vers la gauche, place Saint-Jean puis place de l’Ormeau là où s’élevait autrefois un ormeau très ancien puisqu’il figure sur un acte daté de 1464 mentionnant qu’il a été écrit sous l’ormeau.
    A partir de la porte de l’Abri, on peut voir le Palais épiscopal, la demeure de l’évêque, la colline saint Michel et le toit d’une petite chapelle datant du 17ème siècle.
La tour de Châteauvieux


Source : H et J Picard

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